Sophie Loizeau

Les Epines rouges (extraits)

est-ce énorme de dire que je suis

l’égale de l’arbre (pin saule noyer) à cette seconde cru

ciale (féconde) que je suis

solidaire

et pas supérieure

à part lire & écrire comme eux

que je suis mon noyer – sous mes pneus

le broiement des noix dans l’allée quand j’arrive

ceux du jardin sont énormes

sur le pas de la porte-fenêtre les fesses aux talons

la nuit je n’ai plus peur devant la pelouse noire

je lève mes yeux sur le saule qui vit là

le saule me recrée il est le seul des trois

et dans ma chambre éclairée à l’Est à partir

d’où entrent les esprits

(ils ont paru choqué que j’écrivisse e.kri.vis avec ce

crustacé) sombres esprits de l’Est repassez la porte

je veux revoir en paix provenant du ciel

le tourbillon droit comme un i de la plume et sa chute

alentie achevée sur la pointe (calamus)

le jour du ballon

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